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Perlicules
10 juillet 2012

Cloverfield : Godzilla version found footage

Réalisateur : Matt Reeves

Pays : USA

Année : 2008

Cloverfield

Si vous pensiez que le found footage était un genre dévolu aux petits budgets et à une forme de sobriété dans la mise en scène, Cloverfield vient nous prouver qu’il peut y avoir des exceptions. Ce que le réalisateur a économisé en achetant une petite caméra numérique bon marché, il semble l’avoir réinvesti dans les effets spéciaux, tant au niveau matériel qu’au niveau numérique. Ne boudons pas notre plaisir : nous avons là un film absolument efficace, qui nous scotche à notre siège en exploitant au maximum le sentiment d’immersion que permettent les lois du genre.

Robert, un jeune New-Yorkais, s’apprête à partir travailler au Japon. Ses amis organisent une grande fête dans son appartement de Manhattan pour célébrer son départ. Le meilleur ami de Robert se charge de réaliser un petit film souvenir et de récolter les impressions des invités. Bien lui en prend car lorsque les ennuis commencent, cela lui permettra de filmer tout ce qu’il voit, de laisser un témoignage. Les ennuis ? Le mot est peut-être un peu faible, il s’agit rien moins que de la destruction de Manhattan par une sorte de saurien géant accompagné d’une horde d’énorme araignées féroces puis d’une intervention militaire qui verra l’anéantissement totale de l’île sous les bombes. On a connu fin de soirée plus calme.

Le sentiment d’immersion dont je parlais plus haut et qui est produit par le choix d’une réalisation found footage (suite de rushs non montés filmés en caméra numérique et présentés comme tout ce qui a été retrouvé des personnages) est renforcé par un certain réalisme dans la manière dont le scénario imagine ce que seraient les réactions du New-Yorkais d’aujourd’hui en pareille situation. Ainsi, lorsque la statue de la Liberté est décapitée par le monstre et que la tête vient s’écraser en pleine rue, plusieurs passants n’ont rien de plus pressant à faire que de sortir leur iPhone pour prendre des photos – ce qui, soit dit en passant, constitue une sorte de mise en abîme puisque c’est là le principe même du found footage. Le chaos s’installant partout, on rencontre sans surprise des voyous s’en donner à cœur joie et piller… non pas des magasins d’alimentation (ce qui pourrait être compréhensible dans une catastrophe telle que celle-là) mais des boutiques d’électronique et de hi-fi.

Raconter un cataclysme, s’atteler à ce qui est un des thèmes de prédilection de la science-fiction depuis toujours, n’est jamais chose aisée, et on s’est vite lassé des 2012 et autres Independance Day, qui sacrifient tout à un spectacle désincarné et ne parviennent pas à s’émanciper des schémas hollywoodiens qui les sous-tendent. Avec Cloverfield, c’est le choix du réalisme qui est fait, à la fois dans ce qu’il a de plus tragique et impressionnant mais aussi dans ce qu’il a de plus anodin car c’est cette dernière composante qui permet de donner tout son poids à la première.

 

Voir la bande-annonce

 

 

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