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Perlicules
9 juillet 2012

The Sleepwalking Cannibal : l’art de la mort plutôt que la mort de l’art

Réalisateur : Boris Rodriguez

Pays : Canada

Année : 2011

The Sleepwalking Cannibal

Lars Olafsen, peintre danois assez connu mais en panne d’inspiration, part vivre au Canada, au bord du lac Doga, où il a été engagé comme enseignant dans un lycée artistique. Mais le lycée connaît des difficultés financières, la principale mécène vient de décéder et pour pouvoir espérer continuer à toucher un peu d’argent, la direction doit s’occuper d’Eddie, le fils de la généreuse donatrice, un muet souffrant d’un handicap mental et que l’école a accepté dans ses classes pour plaire à sa mère. Lars accepte de l’héberger chez lui, dans sa maison au cœur de la forêt, et les deux hommes finissent par s’apprivoiser. Seulement, Eddie souffre d’une étrange forme de somnambulisme : il se relève la nuit pour partir à la chasse et tuer des animaux – et parfois plus que des animaux. D’abord bouleversé, Lars réalise que ces scènes de carnage stimulent sa créativité et le mettent dans des états de transe artistique qui lui font réaliser des chefs-d’œuvre. A partir de cette trame se pose la seule question intéressant du film : jusqu’où peut-on étendre les droits souverains de l’art ? Est-ce la création qui doit être assujettie à la moralité ou l’inverse ? Une œuvre d’art vaut-elle plus ou moins qu’une vie humaine ?

L’intérêt du questionnement réside dans le fait qu’on ne voit jamais ces toile formidables dont l’artiste est si fier et qui se vendent à de tels prix qu’elles permettent de sauver financièrement le lycée. Le réalisateur fait alterner l’image de la toile vierge avec celui de scènes de charnier puis il nous montre Lars au travail, filmé depuis derrière son chevalet ; on a donc tout loisir d’imaginer à notre convenance ce que peut être le chef-d’œuvre que lui a inspiré les razzias meurtrières d’Eddie. En ajoutant quelques airs de La Flûte Enchantée de Mozart et d’Aïda de Verdi, on déploie les grands moyens pour quelques effets obtenus à bon compte. Ce film ne va sans doute pas marquer l'année. En effet, s’il n’est pas à proprement parler mauvais ou raté (à certains égards il est même très réussi – un peu trop même), il présente un scénario rodé selon les codes les plus conventionnels, servi par une réalisation propre mais extrêmement lisse et classique. Divertissant mais insuffisant.

 

La phrase du film

Un journaliste radio, citant Jack London : « On ne peut pas attendre que l’inspiration vienne, il faut courir après avec une massue. »

 

Voir la bande-annonce

 

 

 

 

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